top of page

Ma pensée du dimanche sur les problèmes de santé spécifiques VS généraux

Je catégoriserais les problèmes de santé en 2 catégories:


1- les problèmes de santé d'ordre spécifiques, pour lesquels nous avons des traitements précis, étudiés, qui ont fait leurs preuves, comme par exemple une fracture: nous savons comment s'assurer que nous sommes en face d'une telle problématique par des tests prédéterminés (exemple: à l'aide d'un test avec rayons-x), savons ce que nous pouvons faire exactement, selon le type de fracture examinée, pour la traiter, et le temps exigé pour son rétablissement, encore, dans la majorité des cas. Une infection pourrait tout aussi bien être un exemple de problème de santé spécifique.


2- les problèmes de santé "généraux", qui nécessitent une prise en charge très globale de l'être humain en face de nous, sans quoi nous ne pouvons déterminer les différentes causes du dit problème. Nous pouvons aujourd'hui dire avec certitudes que plusieurs facteurs: habitudes de vie, problèmes de santé, types d'environnements physiques et sociaux, problèmes de santé mentale, etc. peuvent contribuer à un problème de santé "X", sans mettre le doigt sur un seul d'entre eux pour éliminer le problème. Ces problèmes ne sont donc pas dû à une cause spécifique comme un virus mais plutôt une multitudes de facteurs différents . Un exemple de problème de santé général: le surpoids! Comment traiter vous ce problème maintenant épidémique de notre société moderne, afin qu'il ne contribue pas à d'autres problèmes de santé plus grave que l'on connait bien et qui peuvent devenir invalidants (diabète, hypertension, maladies cardiaques, etc.) ? Existe-t-il une solution spécifique à un problème général? Non! Le problème est le fruit de plusieurs systèmes, réponses et actions complexes, qui se mettent ensemble et créer le problème. L'environnement social, l'environnement physique, la génétique, plusieurs aspects de la psychologie de l'individu, etc. peuvent contribuer en proportions différentes, au problème général.


C'est là que le fun commence, selon moi: comment peut-on résoudre le problème de santé général de surpoids? Vous savez comme moi qu'il n'existe pas une solution miracle pour maigrir et rester à notre poids optimal! Si vous ne le saviez pas, je vous l'apprend: il n'y en a pas.

Mon point est alors celui-ci, pour les professionnels de la santé: "trouver le problème" doit passer en priorité 2, alors que "connaitre la personne avec qui tu dois travailler (ton client)" doit "shifter" en priorité 1". Connaitre la personne qui te demande de l'aide t'amènera beaucoup plus facilement vers les interventions adaptées à cette personne en particulier, et peut-être pas celles qui aideront son voisin, avec le même problème général de surpoids! Tu pourrais donc par exemple choisir de prioriser une référence en nutrition pour cette personne puisque tu considère que ce qui lui nuit le plus est son manque de connaissances au niveau des propriétés nutritives de certains aliments, tandis que pour une seconde personne, tu pourrais prioriser la mise en place d'activités physiques significatives pour elle, parce sa sédentarité semble être l'aspect majeure à adresser. Tu me suis?


"Quand connaitre la personne devient plus important que connaitre le problème"


J'en vient nécessairement à la douleur chronique et à la fibromyalgie, qui sont des problèmes complexes, de santé général, et qui demandent une prise en charge multidisciplinaire pour l'obtention de meilleurs résultats (ou de résultats tout court)! Il me semble que la preuve a été faite à de maintes reprises dans la littérature que cette forme de prise en charge était avantageuse lorsque l'on fait face à de telles problématiques.

Le meilleur exemple que je peux vous donner est certainement celui des problèmes de douleur chronique au bas du dos. La majorité des cas médicalement répertoriés sont des cas catégorisés comme "non spécifique", c'est-à-dire que la passation des tests médicaux ne permettent pas de déterminer une cause spécifique, connue à la douleur décrite par le patient. Il est donc nécessaire de se pencher sur tout le reste des composantes de la santé globale de l'individu qui ont été étudiées comme ayant des impacts sur la santé du dos d'une personne et sur sa douleur! Ce qui d'après moi est très positif puisque nous avons une multitudes de choix possibles et prouvés comme pouvant améliorer ces 2 situations, à partir de là! Le seul "hic" est que nous devons prendre le temps de discuter avec la personne devant nous, la connaitre un peu mieux et souvent développer un lien de confiance avec elle, pour trouver l'intervention à prioriser, et surtout, pour pouvoir jouer le meilleur rôle de soutien et d'accompagnement dans son rétablissement.


Oui, parfois ça exige un peu de "guts" de donner cette vraie réponse un peu plus longue que la normale, et parfois décevante pour certains patients qui étaient dans l'attente d'une solution-miracle à leur problème... mais selon moi, ça s'appelle de l'éducation.

Ceci m'amène à penser qu'il est primordial, comme professionnel de la santé, de garder en tête que la personne devant nous est un être humain complexe qui souvent se présente avec un problème qui peut sembler simple, mais qui peut être général et donc demander à ce que l'on travaille sur des aspects variés. Il n'y a d'après moi pas de mal à considérer devoir travailler sur différents facteurs en demandant de l'aide et de l'expertise professionnelle extérieure. Il n'y a encore moins de mal mais plutôt beaucoup de bien à déterminer que nous ne pouvons pas "régler", "réparer" ou "donner la meilleure réponse" seul, à une personne qui souhaite trouver le chemin vers son rétablissement. En ignorant et n'informant pas la personne devant nous des nombreux aspects qui peuvent être abordés pour l'aider, mais qui ne font peut-être pas partie de notre "champ d'expertise", nous n'agissons pas comme des professionnels. Nous prenons surtout une "chance", en essayant de régler un problème complexe à l'aide d'une partie de la réponse, peut-être même insignifiante dans sa contribution au problème lui-même

...


Répondre à un problème général en expliquant à un patient seulement le/les impact(s) possible(s) lié(s) à notre champ d'expertise professionnel, c'est un peu comme omettre de lui donner la trousse à outils complète et nécessaire à son rétablissement.

Donner les ressources adéquates et l'information à jour sur les différents facteurs et traitements qui peuvent aider ceux qui nous consultent, est pour moi une qualité essentielle chez un professionnel de la santé.



Si tu as le goût de lire, je te réfèrerais cet article (version anglaise) de Greg Lehman, un professionnel polyvalent (chercheur, clinicien, physiothérapeute, chiropraticien, spécialiste de la biomécanique...), dont je suis "addict" des concepts, recherches et idées qu'il présente ces derniers temps, qui parle ici des douleurs non-spécifiques. Enjoy.



Ta kin

Andrée-Anne


0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Commentaires


bottom of page